Le sixième mois,

l’Ange Gabriel fut envoyé par Dieu…

 

Un tel messager ne peut être député que pour annoncer de grandes choses. Aussi l’ange fut député vers Marie pour nous faire comprendre l’autorité de celui qui l’envoyait et l’importance de sa mission. Il fut député pour que les circonstances de la régénération répondissent à celles de la chute. L’enfer entier s’était ligué pour notre perte ; il avait envoyé le mauvais ange vers Eve au paradis terrestre, et, par elle, il avait frappé à mort la vieil Adam en nous enveloppant tous dans sa ruine. Le ciel entier s’émut à son tour pour nous sauver ; il députa vers la nouvelle Eve un des bons anges.           

(Saint Robert Bellarmin – Sermon sur l’Incarnation du Verbe)

 

A une jeune fille, une vierge, accordée en mariage

à un homme de la maison de David, appelé Joseph ;

et le nom de la jeune fille était Marie.

 

Le jour de l’Annonciation, la Vierge Marie fit le plus grand acte d’humilité qui ait jamais été fait et qui se fera jamais par une pure créature ; car se voyant exaltée par l’Ange, lequel la salua disant qu’elle était "pleine de grâce" et qu’elle concevrait un Fils qui serait Dieu et homme tout ensemble, cela l’émeut et la fit craindre…

Notre-Dame étant rassurée par l’Ange et ayant appris ce que Dieu voulait faire d’elle et en elle, fit ce souverain acte d’humilité disant : » Voici la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon ta Parole… »

Cette dignité est incomparable, et cependant la sainte Vierge ne s’enfle point, mais elle assure qu’elle demeure toujours servante de la divine Majesté. Et pour montrer qu’elle l’était et qu’elle la voulait être : Qu’il me soit fait, dit-elle, tout ainsi qu’il lui plaira, s’abandonnant à sa divine volonté…

         (St François de Sales)

 

L’Ange entra chez elle et dit : “Je te salue, Comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi.” À cette parole, elle fut toute bouleversée, et elle se demandait ce que pouvait signifier cette salutation.

 

La modestie est la compagne de la pureté et, par son alliance avec elle, la chasteté est elle-même plus assurée La mère du Seigneur, saluée par l'ange, se tait et elle est émue à son entrée, parce qu'à la vue d'un homme le regard de la vierge se trouve déconcerté. C'est pourquoi, à cause de sa modestie, elle ne rendit pas le salut et ne fournit aucune réponse, si ce n'est lorsqu'elle eut connaissance de sa mission d'enfanter le Seigneur et c'était pour apprendre la manière dont cela s'accomplirait, mais non pas pour prolonger la conversation.                

 (Saint Ambroise de Milan)

 

Voilà les vertus dont la Vierge Marie a brillé : Elle eut la tempérance, la modestie dans les paroles, l'humilité dans le cœur. Elle fut prudente lorsque, troublée, elle se tut, comprit ce qu'on lui avait dit, répondit à ce qui lui fut proposé.

Et comment aurait-elle pu concevoir la lumière éternelle et le miroir sans tache, si elle n'avait été elle-même toute blanche ?

 (Saint Antoine de Padoue)

 

Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut… il régnera pour toujours sur la maison de Jacob, et son règne n’aura pas de fin.

 

L’Annonciation : c’est à la fois la fête de Dieu le Père qui célèbre les fiançailles du Verbe avec l’homme ; la fête de Dieu le Fils qui s’unit joyeusement à notre nature pour l’éternité ; la fête de Dieu l’Esprit Saint-qui élève son temple le plus pur ; c’est la fête de Marie qui, par un privilège singulier, est à la foi vierge et mère, mère d’un homme et d’un Dieu ; c’est la fête de l’humanité, de tous les enfants d’Adam, rappelés désormais de l’exil, inscrits parmi les citoyens du ciel, parmi les héritiers du royaume éternel ; c’est la fête du Paradis, de la terre des éléments insensibles, des animaux qui bondissent, des forêts, des vallons, des montagnes…

                                       (St Robert Bellarmin)

 

L’Esprit Saint viendra sur toi,

et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ;

c’est pourquoi celui qui va naître sera saint,

et il sera appelé Fils de Dieu.

 

La Très Sainte Vierge est près du cœur, très près du cœur du Saint-Esprit et le cœur du Saint-Esprit est près du sien. Le Saint-Esprit connaît très bien le cœur de la Vierge ; il connaît très bien son cœur si totalement pur, il connaît très bien ce palais où il élabora tant de mystères et de si grands mystères. La Vierge ne fit jamais rien, ne pensa rien, ne dit rien qui pût déplaire en un seul point au Saint-Esprit. Elle lui plut en tout, en tout elle fit sa sainte volonté.

                 (St Jean d’Avila)

 

“Voici la servante du Seigneur

que tout se passe pour moi selon ta parole.”

 

Il est impossible d'expliquer ou d'exprimer combien la Sainte Vierge a été parfaite dans l'humilité et combien elle l'a aimée. Son humilité dépasse toute autre humilité. Grâce à cette vertu elle fut trouvée digne de devenir la Mère de Dieu. Son autre grande vertu dont elle resplendit d'un éclat particulier est la pureté, elle est toute pureté car en elle il n'y eut jamais aucune tache. 

                                                         (Ste Jeanne de France)

 

Toute la création est l’œuvre de Dieu, et Dieu est né de Marie ! Dieu a tout créé, et Marie a enfanté Dieu ! Dieu qui a tout formé, s’est formé lui-même du sein de Marie, et ainsi il a refait tout ce qu’il avait fait. Lui qui a pu tout faire de rien, n’a pas voulu refaire sans Marie sa création détruite… Car Dieu a engendré celui par qui tout a été fait, et Marie a enfanté celui par qui tout a été sauvé. Dieu a engendré celui sans qui absolument rien n’existe, et Marie a enfanté celui sans qui absolument rien n’est bon.

                                               (Saint Anselme)

 

Le jugement de Dieu sur les hommes ne tient pas compte des apparences, de la beauté, de la richesse, ni du rang social, il ne prend en compte que la beauté des cœurs et des âmes. Marie est la plus parfaite créature qui ait jamais existé. Dans la fête de l’Annonciation nous admirons l’humilité de la Vierge Marie, et sa foi sans réserve à la Parole de Dieu annoncée par l’Ange. Nous sommes invités à demander souvent ces grâces d’humilité, de don de soi, de foi… au Seigneur, par l’Intermédiaire de Marie qui est notre modèle.

 

Marie a été choisie en raison de sa très grande humilité, elle le dit dans son Magnificat : "Il s'est penché sur son humble servante". Il nous faut aimer cette sainte vertu d'humilité, qui fait que l'on ne se met guère en peine si l'on est méprisé et qui porte même à aimer le mépris !

Les saints apôtres se faisaient gloire du mépris : "On nous insulte… on nous calomnie… Nous avons été estimés comme l'ordure et le rebut du monde" (1 Co 4, 12-13)                 

(St Vincent de Paul)

 

Dès les premiers temps du monde, quand Dieu déclara au serpent que, de la femme, naîtrait quelqu’un d’assez fort pour écraser sa tête pleine d’orgueil et de malice : il annonçait que le Christ viendrait en notre chair, à la fois Dieu et homme, et que, né d’une vierge, sa naissance condamnerait celui par qui la race humaine avait été souillée.                                             

   (St Léon le Grand)

 

Dieu a élevé l’existence humaine en l’embrassant lui-même dans l’Incarnation et en y restant à jamais notre compagnon d’exil dans la Sainte Eucharistie. Notre vie sur terre est un exil, en attendant de vivre pour l’éternité en présence de Dieu, mais ce n’est plus un exil ténébreux et triste, mais doux, béni et lumineux puisque notre Bien-Aimé y est avec nous. Le salut nous est offert. La Vierge Marie en acceptant l’annonce de l’Ange a ouvert la voie du Ciel : Jésus descend et nous pouvons monter.                                        

(Bx Charles de Foucauld)

 

Le Père se penchant sur cette créature si belle, si ignorante de  sa beauté, voulut qu’elle soit la Mère dans le temps de Celui dont Il est le Père dans l’éternité… Il envoie son Ange et la Vierge donne son accord : "Je suis la servante du Seigneur, qu'il m'advienne selon ta parole !" Et le plus grand mystère fut accompli !       

 

                (Sainte Elisabeth de la Trinité)